mardi 28 décembre 2010

STANDARD TRIBESMEN Waiting 45t (Mt. St. Mtn. Records)



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Au départ, projet solo d'un certain Julian Elorduy IV (des Mayyors), rejoint entre autres par la vedette de l'underground Chris Woodhouse, lui aussi dans les Mayyors, ex-Dipers et producteur de malheur chez les Oh Sees.


De loin, les Standard Tribesmen font penser à une version expurgée de ces derniers, avec une production plus brute de pomme : garage rock primitif, un peu de sax et un chanteur habité tirant vers le rockabilly crado.


Pas le truc le plus original mais ça marche pour moi, surtout le titre Waiting qui, avec trois bouts de ficelle, un peu de groove et des mini montées, emporte le morceau. Trois titres au total, les seuls gravés à jamais sur vinyle manifestement puisque le groupe n'existe déjà plus.


Le packaging est réalisée par Jay Howell, graphiste et co-patron de Mt. St. Mtn. Records, label trop discret à l'origine de 45t et maxis de Sic Alps, The Mantles, The Intelligence, etc.


mercredi 22 décembre 2010

CIRCLE PIT Bruise Constellation LP (Siltbreeze Records)



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Cette semaine, je suis monomaniaque de l'Australie, c'est décidé. Comme l'impression qu'il s'en passe là-bas, et je mets l'album de Circle Pit tout en haut de la pile des quelques trucs écoutés.


De prime abord, quand on matte les vidéos de Circle Pit, on peut se dire : "c'est quoi ces posers ?", mais je crois juste qu'ils sont un peu baisés et qu'ils vivent leur trip à fond.


Quel trip ? Peut-être celui de l'indie rock 80/90's américain (Sub Pop, SST, etc.) versant branlouille : on se fait chier, on est frustrés, alors on fait de la guitare et on se démonte la tête (le trip rock stars 70's aussi, Circle Pit est un concept global, autant visuel que musical que dans la vie. Allez voir leur interview sur le site Mess and Noise, tout y est très bien expliqué).


Pour autant, j'arrive pas à les coller précisément à un groupe de l'époque - ce qui est plutôt bon signe - si ce n'est peut-être aux Royal Trux, souvent cités à leur propos mais que je connais très mal, ou à la rigueur à Sebadoh, dans l'approche faussement feignante et cagneuse de la musique, bien que la formule Circle Pit soit plus classique.





Du "classic rock" pas des plus nerveux d'ailleurs, mais quelque peu perverti par des guitares déglinguées et des voix qui se traînent jusqu'au canapé ou qui dégobillent dans les toilettes de la cafétéria. Mais surtout un premier album au charme destroy évident qui trimballe tout un imaginaire, une ambiance et un son spécifiques. Et ça, ça vaut toutes les capsules de bières entassées sur le rouleau de fil électrique transformé en table basse du monde.



mardi 14 décembre 2010

Vidéo-mix : CIRCLE PIT, STRAIGHT ARROWS, KITCHEN'S FLOOR et NAKED ON THE VAGUE


Vite fait, en passant, quelques vidéos/morceaux de groupes australiens plus ou moins cités dans l'interview du boss du label RIP Society, parue dans Freak Out ! zine (voir post précédent).











Les albums respectifs de Circle Pit, Kitchen's Floor et Naked on the Vague sont téléchargeables en cliquant sur les noms des groupes. Pas trouvé de lien pour Straight Arrows.


Il y a aussi un bon paquet de trucs chopables sur le blog australien Male Problem. Je vous conseille VIVEMENT d'aller y faire un tour.



FREAK OUT ! ZINE #1



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Enfin un zine ambitieux mais pas relou pour couvrir certaines zones d'ombres de l'underground, à mi-chemin entre le hardcore DIY, le post-punk et la musique expérimentale, le genre de trucs qu'on aime bien par ici. Freak Out ! vient de Lyon et dans le fond comme dans la forme (format/papier journal) rappelle un peu le zine américain Z-Gun, bible éphémère du genre.



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Outre la couverture musicale fouillée et pertinente et le sommaire super excitant (même si les noms des groupes/labels interviewés sembleront peu ragoutants aux non-initiés : Sida, Hygiene, les géniaux Pheromoans, Rip Society, etc.), l'ouverture et le ton de la revue sont particulièrement apréciables pour ne pas dire salvateurs.


Je les cite : "Cette publication est aussi née d'une insatisfaction envers notre entourage : coincés entre le politiquement-correct oppressant de la frange militante du punk et l'apolitisme ringard de la scène garage, entre la fermeture d'esprit hardcore et l'élitisme arty, où nous situons-nous ? Quelque part sur un banc, tard dans la nuit après quelques heures passées à coller des affiches, une cannette à la main, à discuter de la disparition inquiétante des squats de nos quartiers entre deux références à Kleenex, Discharge ou Lee Perry, entre une blague foireuse et une réflexion sur le néo-libéralisme, cyniques mais passionnés".



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Des interviews bossées (A lire par exemple les réflexions assez justes et drôles de Sida sur la scène bordelaise), des chroniques pointues (disques, zines, bouquins), quelques reports pas mal du tout (New York, Mexico) et une poignée de strips. Le tout réalisé par une grosse équipe rédactionnelle dispersée aux quatre coins du monde (enfin, surtout les reports réalisés par des activistes locaux).


Un zine plein de promesses, aussi croisons les doigts pour qu'ils dépassent le second numéro déjà prévu pour janvier prochain...


Freak Out ! est disponible à Total Heaven à Bordeaux et dans divers autres lieux en France (voir liste complète et informations complémentaires sur leur blog).





En vrac : LEE HAZLEWOOD + L'ENFER + SIC ALPS





Les enregistrements de Lee Hazlewood pour MGM Recordings sont téléchargeables sur le blog de Dr Faustroll (cliquez sur le lien puis allez dans les commentaires pour choper les adresses des téléchargements).


Les images du clip sont tirées de L'enfer, film inachevé d'Henri-Georges Clouzot. Un documentaire sur le tournage du film est téléchargeable .


Rien à voir mais le nouvel album de Sic Alps est téléchargeable .


jeudi 9 décembre 2010

45t de la semaine : Split J.C. SATAN/LE PECHEUR (PRT Disques)


Fini les posts tout light avec un simple vidéo et un pauvre lien de téléchargement. Back to France, back to la chaine hi-fi, les bacs à vinyles et les chroniques qui tiennent la route comme elles peuvent, comme à l'époque d'il y a deux mois dans le blog Noir de cou...



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Et ça commence fort avec le split 45t quatre titres 100% inédits de J.C. Satàn et Le Pécheur, un superbe objet sérigraphié par le collectif Arbitraire de Lyon, avec une pochette réalisée par Paula H., LL Cool Jo, Pier PRT et Charles Papier.


Bon, on présente plus trop J.C. Satàn, en face A. Arthur et Paula (le noyau dur du groupe), c'est un peu nos Lee et Nancy punks à nous... Deux hits indie/garage/psyché instantanés pour compléter la collec' (chopez aussi leur album sur Slovenly Records), toujours plus pop, toujours aussi bien branlé avec un cool son vintage. Une valeur sûre, c'est entendu.



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J.C. Satàn (photo LL Cool Jo)



La réelle surprise vient de Le Pécheur en face B. Un mec des Last Rapes qui, dans un style proche du trio dans lequel il officie (garage/psyché/lo-fi), surprend par des tournures de morceaux inattendues.


Notamment sur Torture qui, après une intro assez mélancolique que n'auraient pas reniés Nerve City ou Yussuf Jerusalem, bascule sur un truc un poil plus sautillant qui joue avec la sensibilité de ce pauvre auditeur qui s'en retrouve tout tourneboulé dans des sentiments contrastés. Vraiment bonnard, tout comme le titre Nothing Remains qui conclut d'une bien belle façon ce "top pick of the week".


Le split est téléchargeable sur le blog Ongakubaka. Vous pouvez aussi le commander chez PRT Disques, Papy Wilou ou le toper à Total Heaven.



Le pécheur - Holy mountain from Les images agricoles on Vimeo.



mardi 30 novembre 2010

La bonne nouvelle de la semaine : SIC ALPS



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Le nouvel album de Sic Alps, Napa Asylum, sort en janvier prochain chez Drag City Records. Pas trouvé de vidéo ni de lien de téléchargement (pour l'instant) mais je reste à l'affût...





Massive Place apparaît sur leur précédent - et génialissime - album US EZ (Siltbreeze Records, 2008), téléchargeable , en attendant...


Clip posthume de la semaine : POCAHAUNTED



Pocahaunted - All Of Is Of from Not Not Fun on Vimeo.



L'album Make it Real de Pocahaunted (Not Not Fun Records) est téléchargeable .




vendredi 26 novembre 2010

Clip/disque punk de la semaine : OKIE DOKIE



OKIE DOKIE - "Capital Glad Passion" from Claire Marie Vogel on Vimeo.


Un peu à la bourre sur ce coup là, mais c'est pas grave. Le 10' d'Okie Dokie (Aagoo Records, 2009) est toujours téléchargeable .



ANIKA



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J'étais pas super chaud pour aller voir Anika hier soir mais bon, c'était ça ou du spoken word par un mec d'Enablers. Et du spoken word in english, j'en soupe assez toute la journée, j'ai ma dose. On est donc aller voir Anika.


Faut dire qu'avec Cedge, on était plus séduits par l'idée de rencontrer la nouvelle égérie de Geoff Barrow (Portishead) dans une cave secrète d'une capacité maximale de 50 personnes, et ce pour une somme super modique avec des bières gratos à la clé, que par la performance en elle-même...


Séduit aussi par la perspective de pouvoir pavoiser dans 6 mois quand le buzz aura fait son petit chemin. Pouvoir dire, genre, j'y étais, ouais...



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Bon, franchement, entre nous, je mentirais si je disais que j'ai pas aimé certaines chansons/reprises de cette jeune germano-galloise, pendant dub/post-punk de Nouvelle Vague (pour faire réducteur), avec en backing band deux mecs de Beak, entre autres personnes.


Sur scène, Anika a une certaine présence dans la non présence : elle chante comme un patate - du coup elle a pas volé sa comparaison à Nico - mais c'est ce qui fait son charme, sa singularité même, avec le fait qu'elle prenne des poses à la fois lascives et distantes, ultra statique, qui fonctionnent à merveille.


Elle m'a un peu fait penser à Marie Trintignant avec son regard vide et brûlant, tellement consciente et à la fois tellement tétanisée par son pouvoir de séduction qu'on a envie de la secouer gentiment pour qu'elle redescende un peu sur terre...





Son premier album (Invada Records) est téléchargeable .



jeudi 25 novembre 2010

THE STOOL PIGEON



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Tiens, j'ai chopé le dernier numéro de The Stool Pigeon, journal rock anglais de qualité, gratos de surcroît. Je ne pense pas qu'il y ait d'équivalent français.


La couverture m'a bien fait rigoler, on dirait un vieux numéro 80's du NME (ou de Rock & Folk). Matez donc ce sommaire : Megadeth, "Weird Al" Yankovic, Crass, Jesus & Mary Chain, Motorhead... C'te blague.



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Ca m'a fait repenser à cet article paru dans Vice (dans le numéro spécial musique) qui disait qu'en gros, depuis Kurt Cobain, il n'y avait pas eu de grands catalyseurs musicaux et que les artistes "émergeant" restaient bloqués dans leurs niches respectives - c'est vrai que de nos jours, on imagine mal des hordes de collégiens se jeter sous les rails du tramway bordelais à l'annonce de la mort de Jay Reatard, par exemple.



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Qui plus est, difficile pour un groupe "nouvelle génération" de rivaliser avec une interview de Lemmy de Motorhead, je vous l'accorde.


Pas étonnant qu'il soit l'idole des hardos depuis trois décennies avec des répliques comme celle-ci, piochée dans The Stool Pigeon : "Je crois au rock'n'roll. Je préfère écouter Little Richard qu'un trou du cul qui prêche derrière son autel, parce que je pense que Little Richard a tout résumé quand il dit : "Tutti frutti, oh Rudy, a wop-bop-a-loom-a-blop-bam-boom""...


Sacré Lemmy !



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A ne pas louper non plus, l'interview de Crass, les papas et mamans du D.I.Y. : straight-edge avant l'heure, autogestion, non-profit, soutiens en tous genres, activisme politique, etc.


Marrant de voir qu'à l'époque, Andy Palmer avait réussi à refourguer un flexi de Crass en cadeau dans un magazine pour midinettes, ou que Pete Wright faisait déjà de l'edit avec des bandes et un scalpel, en recréant un dialogue fictif entre Margaret Thatcher et Ronald Reagan pendant a guerre des Malouines. Une cassette qui, au final, leur avait valu d'être approchés par le KGB...



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Cool enfin de retrouver "Weird Al" Yankovic, l'auteur de parodies délirantes comme My Bologna, Like a Surgeon, Eat it ou encore Smells like Nirvana.


L'interview est assez poilante, surtout quand il raconte que ses parents lui ont offert un accordéon pour ses sept ans pour qu'il soit populaire à l'école : "Plus tard, j'ai commencé à écouter le top 40 et la bande FM, j'appréciais la musique rock de mon temps. Je rejouais des trucs à l'accordéon et mes potes se foutaient de moi, parce qu'il y a quelque chose de marrant, forcément, à jouer du rock'n'roll à l'accordéon. Je me suis très tôt rendu compte de la connexion qu'il pouvait y avoir entre l'instrument que j'avais choisi et l'humour"...


Mister Yankovic sera au All Tomorrow's Parties de Godspeed You ! Black Emperor en décembre prochain en Angleterre. Sa parodie de Nirvana est visible .


The Stool Pigeon est parfois dispo en France dans certains endroits, ou sur abonnement. Les interviews devraient également être lisibles sur le site du journal dans pas longtemps...



Bonus : Smells like Teen Spirit revu et corrigé par Times New Viking :





mardi 23 novembre 2010

La bonne nouvelle de la semaine : CHEVEU



CHEVEU - NO BIRDS from cheveu land on Vimeo.


Sortie du nouvel album de Cheveu, 1000 (Born Bad Records) incessamment sous peu...


dimanche 21 novembre 2010

SUN ARAW



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Y a des noms de groupes, comme ça, qui tournent sur le net, qui reviennent fréquemment. Par curiosité, on se dit qu'on va jeter une oreille, télécharger un album, mater un bout de vidéo. Ouais, Sun Araw, sympa...


Puis on finit par les voir en vrai et là on comprend l'engouement suscité. Rien ne remplace l'expérience live mes amis (là vous me lisez, mais on serait mieux accoudés à un comptoir, à faire des grands gestes et mimer des riffs de guitare).



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Sun Araw, en tournée, c'est juste deux jeunes américains qui payent pas de mine (genre "nerds du cool", ça existe ?) mais qui, au final, font vraiment du bon boulot.


Un live plus """nerveux""" et sonique qu'escompté, comparé aux albums de Cameron Stallones (Sun Araw est le projet solo du mec avec la moustache qui chante), sorte d'exotica moderne/dub déviant, avec parfois des sonorités qui, placées dans un autre contexte, pourraient paraître bien dégueu ("dream music"?).


Un groupe à ne pas louper en concert (c'était au Croft vendredi soir). En deux mots, sobre et efficace. En huit mots, le truc le moins pétard mouillé au monde...


Le dernier album de Sun Araw, On Patrol (Not Not Fun Records) est téléchargeable .







vendredi 19 novembre 2010

Fires of Faith



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Magie du libéralisme ou magie du cinéma, j'en sais rien, mais quand Pete débarque dans le living-room samedi matin pour me demander si je veux être figurant dans un film documentaire deux jours plus tard, je suis loin de m'imaginer que ce sera effectivement le cas...


Ca ce passe comme ça ici, une petite annonce sur le net, une photo renvoyée par mail et puis basta, rendez-vous pris lundi matin à 8h (ouch !) au château de Berkeley pour apparaître dans Fires of Faith, un film sur King James.



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Le temps de récupérer nos costumes à la sortie d'un camion en arrivant sur le parking et nous voilà sur le plateau.



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Un plateau de ciné, c'est un sacré bordel. L'équipe est tellement tributaire des éléments extérieurs, surtout en Angleterre où le temps est extrêmement changeant, que personne ne semble vraiment savoir ce qui va se passer dans les 10 minutes qui suivent. Du coup la journée se découpe entre longues périodes d'attente et coups de speed.



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La première scène est assez facile, en théorie. Une quinzaine de figurants doivent converger vers un carrosse et saluer l'arrivée de King James. Mais Pete manque de se faire écraser par les chevaux, la scène est à refaire. La pression monte d'un cran et je commence sérieusement à me peler les miches avec mes collants et ma caisse de poulets sous le bras.


Une des habilleuses vient me passer une cape de gueux sur les épaules vu que j'ai la méga tramblotte. C'est gentil. Ses copines se marrent, je passe encore pour le français de service j'ai l'impression, mais c'est pas grave. L'équipe est vraiment cool de toute façon.


On finit par boucler le truc après plusieurs prises avant d'enchaîner illico sur la séquence suivante.



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La deuxième scène est nettement plus stressante. On doit incarner six prêtres autour d'une table qui bossent sur une traduction de la Bible. C'est pas rien, un sacré rôle de composition. Le son n'est pas repris mais on est censés discuter avec ferveur de cette putain de traduction tout en déroulant des parchemins pour étayer nos propos.


"Nervous" et "breakdown" sont les deux seuls mots qui me viennent en tête sur le moment, alors je baratine à moitié en français, à moitié en anglais en essayant de ne pas mater la caméra. Heureusement, personne n'écoute vraiment, et de loin ça à l'air convainquant.


L'affaire est dans le sac même si je me dis qu'on s'éloigne un peu de la simple figuration, là.



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Ma dernière scène a lieu à la tombée de la nuit (vers 16h30, argh), assis sur un tabouret à lever la main droite avec les collègues pour approuver la fameuse traduction et applaudir dans la foulée King James pour le travail accompli...


C'est sûrement la fatigue, mais à ce moment précis, je me crois vraiment au 17ème siècle, question d'environnement. Faut vite que j'aille enfiler mon jean...



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Mon pote Pete et quelques autres natifs ont droit à un petit bonus, une scène ultime avec prise de parole. Je suis écarté d'office de la scène puisque tout le monde sur le plateau a bien compris, et ce dès le matin, que j'étais une grosse brêle en anglais...



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La Bible du Roi Jacques est visible .